Synopsis :
“Qui contrôle l’air, contrôle l’humanité…”
Depuis que des météorites se sont écrasées sur le permafrost, libérant des bactéries rendant l’air irrespirable, la population est obligée de s’équiper de masques pour survivre. L’État, qui gère la distribution d’air, s’est lancé dans la construction d’aéronefs censés aspirer les particules nocives et rendre l’atmosphère à nouveau respirable. Mais un mystérieux groupe terroriste sabote systématiquement les vaisseaux. Troy Denen, un membre du Comité central, est chargé d’infiltrer le réseau rebelle pour découvrir qui se cache derrière le complot.
Notre avis :
Oppressant, malaisant, étouffant, on ne ressort pas indemne de ce premier tome (on espère que le second volet de ce diptyque soit rapidement dispo en librairie). Imaginez-donc ne plus pouvoir respirer sans masque à gaz hors de chez soi. Imaginez devoir rationner son air et ne pas faire de détour en rentrant du travail pour ne pas se retrouver à court et s’asphyxier dans la rue, sans qu’aucun passant ne vous vienne en aide. Imaginez devoir payer à l’Etat vos cartouches d’oxygène pour essayer d’avoir une vie à peu près normale. C’est dans cet univers dystopique dieselpunk année 30 que nous emmène Grand Angle pour une aventure sous la houlette de Philippe Pelaez au scénario et Francis Porcel au dessin et à la couleur.
L’ouvrage est sombre. Le récit est haletant, plein de mystères, de faux semblants mais aussi de rebondissements (c’est une aventure !). Les personnages ne sont pas tous ce qu’ils semblent être comme caché derrière un masque (au sens propre comme au sens figuré). Le lecteur assiste à une véritable chasse aux sorcières pour trouver qui sont ses terroristes qui sabotent les inventions visant à assainir l’air et surtout pourquoi ? Et tous les coups sont permis. Mais le terroriste de l’un n’est-il pas le terroriste de l’autre ?
Vous le comprenez, l’intrigue se déroule comme du papier à musique et les personnages sont bien plus profond qu’à première vue.
Le dessin et surtout le choix des couleurs ajoute à l’oppression. Le choix des tons ocres pour toutes les scènes extérieures par exemple souligne l’aridité du monde du dehors et met le lecteur sous une chape de plomb.
Difficile de plus en dire sans divulgâcher un peu de l’intrigue et ce serait dommage car nous recommandons chaudement cette BD.
On la repose comme on sort d’une longue apnée pour savourer chaque bouffée d’air frais comme si c’était la dernière. On regarde au loin en espérant que jamais l’humanité n’ait à rationner l’air respirable. Et pourtant…
Air Sous un ciel moins gris (tome 1)
Philippe Pelaez au scénario et Francis Porcel
Grand Angle