[Interview] The Shanklin Freak Show

Nous accueillons aujourd’hui, pour une interview haute en couleur, le groupe anglais « The Shanklin Freak Show ».

Sur leur page Facebook, ils se décrivent eux-même comme : de l’  » Electro-Glam-Circus-Rock », the Freak Show a un son plutפt « alternatif » mais navigue avec fierté entre l’accessibilité de la musique mainstream et l’ambiance bizarre de l’underground.

French Steampunk : Bienvenue ! Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
The Shanklin Freak Show : Enchanté ! Nous sommes le Shanklin Freak Show, un groupe de rock-circus théatral. Nous venons de l’espace mais nous rיsidons actuellement sur l’île de Wight, en Angleterre. Nous sommes venus pour régner sur le monde et créer une nouvelle utopie, que vous soyez d’accord ou pas !
Nous sommes 6 membres dans le groupe:

Le chanteur principal, Mr. Strange, est aussi notre producteur et celui qui écrit la plupart de nos paroles.
Foul est notre bassiste et notre ingיnieur son.
Nick Painless est le co-vocaliste, DJ et performeur.
Stench est notre guitariste.
Sergent Stirling est celui qui tape sur les tambours de guerre.
Kwerky Kirk fait des tours de cirque grandioses pour les enfants, mais ils ont tendance à s’en aller en courant – il fait un peu peur.

FS : Comment a débuté le groupe ?
TSF : A la base, le groupe était un concept. C’était en 2003, le membre principal du groupe, Mr. Strange, avait créé un projet solo. Mais il en a vite vu le potentiel musical et la portée. Il y a eu beaucoup de retours positifs des gens qui écoutaient ses chansons sur myspace (quand on l’utilisait encore !). Le Shanklin Freak Show est donc devenu un groupe à part entière, vers fin 2006. Comme notre quête non violente de domination mondiale a échoué, nous la menons aujourd’hui et ce jusqu’en 2012, de manière plus violente ! L’esprit du cirque Freak Show était à la base une véritable obsession pour la musique flippante de cirque, les années 1930, le rock, les préjugés du style victorien, le vaudeville, le théatre, et le sentiment de rejet et de solitude face à la société mainstream. C’était le désir d’explorer tous ces thèmes d’une seule et même manière. Avec l’essor de la sous-culture steampunk, ça peut ne pas paraître très original, mais ça l’était en 2003 !

FS : Vous considérez-vous comme membres du mouvement steampunk ?
TSF : Oui, elle nous inspire et nous influence. Nous incorporons du steampunk (et dans notre cas, du Diesel-punk) dans nos visuels, nos concerts, ainsi que dans la plupart de nos morceaux et de nos concepts. Néanmoins, le Freak Show est un mélange d’influences éclectiques qui rend notre son unique. Nous n’avons pas peur de croiser les genres musicaux. Certains nous considèrent steampunk, d’autres non. Mais ce n’est pas un problème pour nous, de ne pas être étiquetés, car ça nous laisse une liberté encore plus grande car nos fans ne s’attendent pas à ce qu’on reste dans un genre musical spécifique.

FS : Considérez-vous donc qu’il existe un mouvement steampunk musical ?
TSF : Carrément ! Nous aimons bien «12 Stone Toddler» et le grand Dr. Steel, mais aussi certains Joe Black, Tow Waits, Death of the Cog et the Vernian Process.

FS : Il y a beaucoup d’éléments disparates dans vos morceaux. Comment travaillez-vous ? Comment arrivez-vous à mélanger tout ça pour en faire un tout cohérent ?
TSF : Il y a beaucoup de choses qui se passent dans un seul et même morceau. Mais en général, nous commençons avec un simple rythme. Nous travaillons ensuite en vers, en chorus, en bridge et en mid-8. Tout l’arrangement vient de là. Ensuite vient l’étape de la production, du mixage et du calage de la mesure ! Nous aimons utiliser des couches différentes pour grossir le son, ou encore des tas d’instruments, des samples et des effets. Sinon, ce serait moins intéressant, notre son serait celui d’un simple groupe de rock.

FS : Est-ce un travail d’équipe ou travaillez-vous tous dans votre coin avant de tout réunir ?
TSF :
En général, on ne compose pas de manière traditionnelle, comme ceux qui se réunissentjusqu’à ce que quelque-chose arrive. Nous, on construit plutôt à partir des loops et des inspirations que Mr. Strange ammène au studio. Il nous demande de venir avec un rythme, un riff ou une mélodie qui accompagnerait son idée. C’est assez rapide et les idées deviennent vite une structure solide. Pour nous, c’est une manière de créer très efficace.

FS : Comment définierez-vous votre musique ?
TSF : Pour que les gens comprennent bien l’idée générale de notre style, on l’appelle du «circus-rock». Mais il ‘y a pas que ça. Notre musique est un mix de genres, comme le vaudeville, l’Electro, le cirque, le Rock, le Steam/Diesel punk, l’Indus, le Métal, le Cabaret, le Goth, tout ça avec des sous-tons occasionnels, grandiloquents et lyriques. C’est vraiment quelque-chose d’assez différent.

FS : Quand on écoute votre musique et assiste à l’un de vos concerts, on sent un peu de Isane Clown Posse, de Marilyn Manson, de Mr Bungle ou même Mushroomhead. Est-ce que ces groupes vous ont influencé ? Quelles sont vos influences justement ?
TSF : Vous êtes sacrément observateur ! Ils font partie de ces artistes et de ces groupes qui ont eu une énorme influence sur notre musique ! The Shanklin Freakshow a aussi été énormément influencé par Dr Steel, Rob Zombie, David Bowie, Bonzo Dog Band et Danny Elfman.

FS : Quelle musique écoutez-vous en ce moment ?
TSF : En ce moment ? Des chansons à boire de Bavière et de la pop Coréenne.

FS : L’aspect visuel de votre groupe est très important. Dans quelle mesure affecte-t-il votre musique ?
TSF : ֹEtant donné que notre cirque déjanté exige que notre image corresponde avec notre musique, notre style visuel doit être parfait. Mais c’est la musique qui nous dit comment nous habiller, pas l’inverse ! Chacun de nos nouveaux disques aura sa propre identité, voire un style musical trés différent, et on compte changer notre apparence en fonction de chaque thème. En somme, on jouera des personnages différents pour chaque nouvel album. Mais attention, ce n’est pas de la mode, mais du théâtre !

FS : The Shanklin Freak Show serait-il le même sans cet aspect visuel ?
TSF : Non, sans ce visuel, le Shanklin Freak Show ne serait pas ce qu’il est. C’est aux groupes de décider de l’importance du style visuel et du look. La majorité n’ont pas besoin d’une image percutante, mais nous, oui. ַça aide le public à rentrer dans notre monde !

FS : Quelles sont vos grandes influences visuelles ?
TSF : Beaucoup de choses. L’art classique, les comic-books, la fantasy (comme Chris Achilleos et Frank Frazetta). En gros, tout ceux qui retournent notre réalité. Simon Bisley, Fritz Lang, Frank Miller, The Dark Knight, H R Geiger, Judge Dredd, 2000AD… Et puis, il y a la myriade d’artistes qui a été inspiré par les travaux de Jules Verne et de H. G. Wells.

FS : Qu’est ce qui vous intéresse dans les Freak Shows ?
TSF : On a toujours un pressentiment qui nous accompagne quand on va au cirque ou à une foire aux freaks. Derrière la peinture grasse, la musique joyeuse des orgues et les rires, vous savez qu’il y a un clown en train de pleurer, ivre ou dépressif. Les Freaks qui paradent pour votre divertissement ont en fait du ressentiment et sont acerbes. Ils camouflent leur noirceur sous un sourire maquillé. Est-ce qu’on devrait vraiment continuer à regarder?

FS : Espèrez-vous avoir une influence sur l’industrie musicale ?
TSF : Nous sommes à 100% indépendant nous faisons tout nous-mêmes. C’est sûrement la meilleure chose à faire pour un groupe non conventionnel. Si vous jouez un style de musique (quand bien même se soit génial) qui n’a pas de morceau enregistré sur un disque qui se vend, les labels vont vous fuir comme la peste. Même si vous faites tout pour sonner comme les Strokes (ou n’importe quoi d’autre à la mode) et que vous le faîtes bien, ça restera quand même difficile d’obtenir l’appui d’un label. C’est pour cela qu’on ne s’en préoccupe même pas ! On est bien plus heureux de faire ce qu’on aime, quand on veut et comme on veut. Tout ce qu’on cherche à faire, c’est de la musique originale, qui touche les gens. Le succès et l’argent ne nous intéressent pas, on veut juste s’emparer du monde !

FS : Quel est votre rêve pour The Shanklin Freakshow ?
TSF : Nous voulons dominer le monde ! Notre musique veut pervertir les jeunes et créer une armee pour renverser le pouvoir actuel et organiser notre utopie. En dehors de ce programme, on espère juste que les gens apprécient ce que nous faisons.

http://www.theshanklinfreakshow.com/
Propos recueillis par : Arthur Morgan Traduction : Oriane G


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"Le Cuivre, ça brille, c'est tellement beau !" Créateur de French-Steampunk.fr, Arthur Morgan explore le Steampunk depuis plus de 20 ans ! Il est notamment le co-auteur de l'ouvrage Le Guide Steampunk. Retrouvez-le également sur son podcast "La Minute de Monsieur Morgan".