Note de l’éditeur :
Après avoir fait valser les cafetières, parler les tapisseries, réveillé Pompéi, rêvé sur les traces d’Hoffmann et de Nerval dans des tavernes d’étudiants, suscité de séduisants succubes et d’adorables vampires, Théophile Gautier décide, en plein Second Empire, de traquer le fantastique dans la vie réelle. Le romantique au gilet rouge devient ainsi l’inventeur du «fantastique en habit noir» : «Un regard d’une rêverie féline, disait de lui Baudelaire, un écrivain d’un mérite à la fois nouveau et unique dont la muse aime à ressusciter les villes défuntes et à faire redire aux morts rajeunis leurs passions interrompues.»
Notre Avis :
Qui a dit que le thème du vampire a été renouvelé grâce à un romantisme noir revisité par des films comme Twilight ou de séries comme Vampire Diaries ? Exit Dracula poussiéreux, vive les dandys aux crocs nacrés…
Désolé d’en décevoir certains, mais le thème du vampire a été revisité en plein XIXème siècle par Théophile Gauthier dans sa nouvelle La Morte Amoureuse !
Romuald, jeune prêtre, tombe sous le charme d’une courtisane nommée Clarimonde. Mais Clarimonde a la particularité d’être une vampire. Romuald succombe donc doublement au péché : la chair et la connivence avec une âme damnée. Tout aurait été normal si cette succube n’était tombée elle-même terriblement amoureuse de son amant. Plus elle se rassasie aux veines de Romuald, plus elle le condamne à mort ; mais se nourrir du sang des autres hommes revient à tromper celui qu’elle aime. Clarimonde ne peut se résoudre à aucune de ces deux solutions. La suite est une tragédie qui dépeint de façon inédite un personnage de vampire jusque là présenté comme un monstre froid enfermé dans son château et se gorgeant du sang de ses hôtes. Clarimonde est une sorte de Dame aux Camélias morte-vivante, qui par amour pour un mortel, ira jusqu’à renier son état d’immortel. On se demande pourquoi Francis Ford Coppola ne l’a pas adapté au cinéma…
Cette histoire fantastique et bouleversante vous tirera des larmes de sang et plantera dans votre cœur un pieu d’émotions.
Joe le tatoué, pour French Steampunk