Tempus Factoris. Sous ce nom latinisé se cache un véritable professionnel du travail du cuir, mais pas que !
Son activité principale, depuis 2009 en tant qu’artiste libre, et depuis 2014 en auto-entreprise, consiste en la réalisation d’accessoires pour différents univers, tels que le FanMed, le cyberpunk ou le steampunk…
Toutes les créations de Tempus Mac Cormick, le créateur de Tempus Factoris, sont réalisées à la main, avec des matériaux nobles tels que le cuir, le cuivre, le laiton ou l’acier.
Nous avions convié Tempus Mc Cormick à « l’Antre II Monde » à Dijon pour répondre à nos questions, sur son travail, ses inspirations… Et il a accepté !
French Steampunk : Bonjour Tempus Mc Cormick, peux-tu de présenter succinctement pour ceux qui ne connaissent pas ?
Tempus Mac Cormick : Bonjour ! je me présente donc :Tempus Mac Cormick, créateur de TEMPUS FACTORIS. Je suis un ancien enseignant en arts appliqués, reconverti dans la création de vêtements et d’accessoires. Passionné d’Historie, j’aime recréer ou détourner des objets d’antan pour leur insuffler une nouvelle vie.
FSP : Où trouves-tu tes inspirations ?
TMC : Je suis un passionné d’Histoire, et toutes les époques m’intéressent et m’inspirent !
Je lis également beaucoup : Jules Verne, Lovecraft, Tolkien ou encore Douglas Adams… Tous les univers fantastiques y passent !
FSP : Tes artistes, contemporains ou non, préférés ?
TF : J’admire énormément le travail de Bob BASSET ! Ses œuvres et créations sont exceptionnelles Je suis également très admiratif d’Alphons MUCHA
FSP : Tu nous dis être passionné d’Histoire, comment cela se traduit-il dans ton travail ?
TMC : A chaque réalisation historique ou d’inspiration historique, je prend beaucoup de temps pour comprendre la période.
Quand j’ai commencé la tenue de samouraï par exemple, je me suis d’abord renseigné sur l’art japonais, le sens de cette tenue, les techniques utilisées pour sa réalisation, sur ses motifs… C’est pour moi une tâche longue mais nécessaire pour accomplir mon travail tel que je le conçois : avec du sens et avec rigueur !
Pour ces recherches, j’utilise internet bien sûr, mais aussi tout livre ou ouvrage traitant du sujet, et je consulte également les associations de reconstitution historique, pour lesquelles j’ai déjà fourni quelques pièces !
FSP : Cet attrait pour l’Histoire te limite t-il dans tes créations ?
TMC : Pas du tout ! Je n’ai aucune limite d’idées, ni de style ! J’ai d’ailleurs dû créer une section « contemporain » sur mon site web pour y intégrer tout ce qui ne rentre pas dans le fantastique, comme l’art japonais, les grimoires…
FSP : En parlant de ça, qui sont les heureux propriétaires de tes créations ?
TMC : Je travaille de deux manières : je réalise quelques pièces de mon inspirations, qui sont généralement vendues en salon et convention ou sur mon site internet ; et je travaille également sur commande.
J’ai travaillé pour le théâtre, pour des web-séries, pour des clips musicaux… Certaines de mes pièces ont d’ailleurs été exposées à l’exposition « Futurs Antérieurs » d’Agnès b.
Je collabore aussi avec d’autres artistes, tel que l’illusionniste Lawrens Godon pour son spectacle « The Retronaut »
Dernièrement j’ai collaboré au pilote de LOBO, une web-série post-apo steampunk, et je suis en pleine réalisation de costume de scène pour un groupe de musique…
FSP : Comment conçois-tu tes créations ?
TMC : Pour les commandes, je fixe tout sur papier, avec l’acquéreur. Je prend un maximum d’informations et c’est vraiment ensemble que nous déterminons à quoi l’objet ressemblera. Le retour du client est primordial chez moi, et n’essaye de ne rien laisser au hasard.
Avant d’attaquer la matière, je façonne des patrons.
Concernant mes « créations libres », c’est souvent la matière qui m’inspire ! Entre deux peaux qui se ressemblent, j’arrive à déterminer mentalement ce qu’elle deviendra ! Untel un bracelet, untel un masque… Ce sont les matériaux qui me disent ce qu’ils deviendront, rarement l’inverse !
FSP : Quand travailles-tu ? As tu une période de prédilection ?
TMC : la nuit ! Je travaille généralement mes patrons et mes recherches dans l’après-midi, puis direction l’atelier jusqu’à tard dans la nuit ! Quand je commence quelque chose, je m’y lance à fond et peut y passer des heures durant sans pause
FSP :La pièce dont tu es le plus fière ?
TMC : Assurément le Diktat mon masque Steampunk SM ! Mais en égalité je mettrai l’armure Samouraï.
FSP : Tes créations passent-elles également par le « détournement » d’objet ?
TF : D’une manière générale, je ne démonte pas une « pièce historique », une pièce qui a une histoire, un vécu… Surtout si l’état de conservation est bon !
Je te donne un exemple concret : Un collectionneur m’a présenté un masque de conducteurs de char de la 1ère GM, en super état. J’avais pour envie de m’en inspirer pour l’intégrer dans un univers steampunk, mais pas question pour moi de le démonter ! Je trouvais dommage de devoir abîmer cette pièce d’Histoire -il n’y en a eu que 2000 en France- alors je m’en suis inspiré, j’en ai recopié tous les éléments, en en prenant toutes les mesures, toutes les codes, sans toucher à sa structure ni retirer quelque élément.
FSP : La communauté steampunk francophone te connait maintenant depuis de nombreuses années, te rencontrant et te découvrant lors de salons, conventions, ainsi que par ton implication sur le site web et forum de steampunk-fr. Quel regard portes-tu sur cette communauté ?
TMC : Je l’admire! Je l’observe maintenant de loin, mon travail me prenant beaucoup de temps, mais j’admire cette communauté ! Elle a su mûrir, et trouver un véritable esprit communautaire ! Unis, les membres de cette communauté ont vraiment réussi à rester ouvert aux nouveaux ou aux néophytes et savent apporter de la « matière », de beaux projets, et surtout de belles réalisations !
Je continue à participer, et à profiter autant que possible, à certains évènements tels que les Steamtour.
Je regrette néanmoins l’absence d’un gros festival steampunk en France, comme il en existe en Angleterre ou en Allemagne, et j’espère qu’un jour prochain une convention de ce genre voit le jour !
FSP : Où te croiser prochainement ?
TF : Je participerai prochainement à un festival que j’affectionne beaucoup : le Geek Faëris (début juin), mais avant ça je monterai mon stand à la convention tattoo « The Storm » le 20 mai.
je serai également au Ragnard Rock Festival le 21 juillet
FSP : As-tu des conseils pour les personnes voulant faire « comme toi » ?
TF : Il n’y a qu’en faisant qu’on apprend ! Le chemin que j’ai parcouru n’a pas été des plus simples mais, si on aime ce qu’on fait, il e faut pas se décourager !
Et être imaginatif et ingénieux ! Tout peut devenir un outil par exemple : un couteau, une fourchette… ça m’est arrivé !
Les moments de doute font partie du jeu. Il faut savoir s’entourer de personnes qui croient en vous et vous encouragent. Il peut aussi être difficile de concilier sa vie d’artiste et sa vie familiale et sociale. Là encore, avoir une compagne qui comprend ma passion et me soutient est un réel atout. Mon activité m’a aussi fait changer mon regard sur les Salons et Conventions. C’est le moment pour moi, où je sors de mon atelier pour rencontrer mon public et c’est toujours un plaisir. C’est intéressant de voir les coulisses, de rencontrer d’autres artistes. Je ne me vois plus faire une convention ou un salon comme un simple visiteur désormais.
La suite de l’interview ? c’est sur portdragon.fr !
Pour en savoir plus, et découvrir ses nouvelles créations, direction sur site Web !
Interview menée conjointement par Miss Chatterton et Matthieu Van Weise, assitées de TheWalkingDress
Remerciement tout particulier à « L’antre2Monde » de Dijon pour l’accueil