Du steampunk dans ma maison #1 : Les luminaires déco

Ou comment apporter de la lumière à votre maison en y ajoutant une touche de vapeur?

On ne saurait que trop conseiller en matière de décoration d’intérieur de soigner son éclairage. Or l’éclairage est souvent mis en avant dans la décoration steampunk.

Que l’on s’inspire de l’époque victorienne, du baroque, de l’art déco, de l’art nouveau ou même de la tendance industrielle, il est possible de trouver un luminaire qui apporte une touche de vapeur à votre salon, votre cuisine ou votre chambre.

Acheter neuf

Quelques boutiques  de la grande distribution proposent des éclairages que l’on pourrait utiliser pour une décoration steampunk.

Par exemple, chez Maison du Monde, vous trouverez dans la rubrique luminaires des suspensions en métal à effet rouillé, d’autres en métal filaire, d’autres encore avec une grosse ampoule nue rétro au bout d’un câble ou des projecteurs de cinéma dans la rubrique Style Industriel. Dans la rubrique Classique Chic, vous trouverez plutôt des lustres à pampilles et des suspensions boules en verre. Comptez entre 30 et 200 euros selon les modèles.

Acheter vintage

Chez Selency by Brocante-lab, plusieurs éclairages peuvent faire l’affaire avec un peu d’imagination.

Par exemple, les lustres Tiffany donnent un petit côté cabinet anglais ou bibliothèque ancienne avec la pâte de verre et les formes animalières.

Pour un côté aristocrate précieux, pensez aux lustres à pampilles, aux candélabres, bougeoirs et lampes de calèche en cuivre.

Pour une touche rétro-moderne, osez les suspensions à globes en verre ou en opaline des années 70 ou encore les lustres Spoutnik des années 70 qui apportent un côté futuriste.

Enfin, avec le mot-clé « Art-déco » vous trouverez des suspensions en verre et cuivre très tendance ou des lampes à poser en forme de champignon pour un côté plus loufoque.

Acheter chez des créateurs

Il existe plusieurs boutiques de vaporistes-créateurs pour les luminaires. Nous avons rencontré quelques-uns de ces illuminés qui aiment faire jaillir la lumière dans des intérieurs sombres :

  • Fiat Lux Shop : détourner les objets anciens dans un style industriel

Morgan Tombétoile est un artiste dont le style est fondé sur le recyclage d’objets anciens pour réaliser des meubles et surtout des luminaires. Son pseudonyme est un hommage à un personnage issu de la série littéraire L’assassin royal de Robin Hobb.

Cuisinier de profession, il applique certains principes issus de son métier dans ses créations comme le fait de ne rien jeter. D’où son goût pour le recyclage. Le fait de revaloriser ou de détourner un objet pour lui redonner une seconde vie est pour lui essentiel.

Il a commencé par réaliser des meubles à partir d’objets recyclés mais son appartement n’étant pas extensible, il a réduit ses créations à de plus petits volumes pour réaliser ses luminaires… et s’est décidé ensuite à les vendre à cause du nombre considérable de créations qui l’encombraient. Il les propose à la vente depuis maintenant trois ans et depuis peu sur sa page Facebook « Fiat  Lux Shop » où il est possible de retrouver des photos de ses anciennes créations.

Il trouve sa matière première dans les brocantes ou sur internet, parfois même aux encombrants. Dans tous les cas, il préfère le contact humain pour dénicher des pépites, ce qui lui permet d’avoir des précisions sur l’histoire de l’objet qu’il va réutiliser.

Chaque luminaire est un challenge. Tombétoile fonctionne au coup de coeur et n’a pas forcément d’idée de départ.

Le plus souvent, ses lampes sont des assemblages ou fusions de plusieurs éléments, des rencontres improbables de divers objets datant d’époques différentes. Son but est alors d’harmoniser le tout dans un ensemble cohérent et esthétique.

Chaque pièce a donc une histoire propre et unique. On citera par exemple celle de la poire à lavement datant de la Seconde Guerre Mondiale…

Ses pièces s’adressent à tous, sachant qu’il propose en plus  un service personnalisé en customisant un objet proposé par un client selon les goûts, la vision et le budget de la personne.

Sa fourchette de prix varie entre 100 et 200 euros en moyenne selon la pièce. Il s’efforce toujours d’être en dessous de ce qui se propose sur internet. Son but est de vendre rapidement pour continuer à assouvir sa passion.

Sa devise ?

Etre dans le vent est l’ambition d’une feuille morte ! Soyez vous mêmes !

Est-ce que vous vous sentez proche du mouvement steampunk à travers vos créations ?

Effectivement j’aime le raffinement de l’ère Victorienne, le rétro futurisme avec l’imaginaire que cela suppose. Cet univers, proche du mouvement post apocalyptique sous-tend (ou tout du moins devrait sous- tendre) une réelle prise de conscience écologique avec une obligation de faire avec ce que l’on a. Je me retrouve beaucoup dans cette démarche, moi qui ne suis pas un grand fan de la société d’hyper consommation. Je fais également bon nombre d’objets dits « indus «  (lampe, meuble, miroir …) ; la philosophie est sensiblement, la même.

  • Le petit atelier de Franck Brémeault : réutiliser la tuyauterie…
           Franck Brémeault
Franck Brémeault est un artiste qui réalise des luminaires à partir de robinetterie et d’ampoules à filaments depuis 2015.
 
Déçu par certaines créations en tuyaux de cuivre réalisées aux Etats-Unis, il a décidé d’en réaliser par curiosité en y imprégnant son style : une simplification des formes et une technique mêlant vissage, colle et un peu de soudure.
 
Mais les débuts ont été difficiles car l’artiste adoptait selon lui une mauvaise méthode : le dessin et la conception des pièces sur ordinateur avant assemblage. Depuis, il « touche » à la matière directement, et c’est ainsi que son premier lampadaire a vu le jour : le modèle Yin-Yang.
 
Franck Brémeault s’inspire de la lumière de manière générale et de la manière dont elle s’intègre à un intérieur. Il aime les ambiances peu éclairées comme les ont connues les illustres inventeurs, voire les ambiances à la bougie.
 
Il trouve son matériau principal chez son ferrailleur et privilégie les pièces lourdes et rondes.
 
 Chaque pièce réalisée est baptisée d’un nom que lui attribue l’artiste. Elles sont vierges de toute histoire : celle-ci reste à inventer.
 
Les luminaires de Franck éclairent les maisons de tous, y compris celles des plombiers !
 
Pour contacter l’artiste ou retrouver ses créations, vous pouvez visiter son site internet. Il expose également dans le Perche, près de Nogent-le-Rotrou, à Angers et à Paris. Il vend certains modèles sur Ebay ou Etsy. 
 
Comptez en moyenne 200 euros pour une jolie pièce. Il réalise des lampadaires et des lampes à poser.
 
 
Est-ce que vous vous sentez proche du mouvement steampunk à travers vos créations?
 Oui, car je suis littéralement au centre du sujet ! Haha, mes tuyaux sont destinés à transporter du liquide chaud. Ceci dit, j’ai un grande admiration pour cette période riche en invention et autre bouleversement, celle de la fin du XIXe. La découvert de l’électricité, de la photographie, l’invention des premiers véhicules autopropulsés, etc. Et bien entendu, la naissance de l’ampoule électrique sans la quelle je ferais rien. Un grand merci à Joseph Swan qui, contrairement à l’idée reçues, a été le premier à viabilisé l’ampoule électrique. Edison ne sera ensuite que son meilleur « commercial ».
 
  •  Anatomik : la lumière au corps, les radios comme support 

Anne Quidelleur de son pseudonyme Anatomik est une artiste qui réalise des luminaires à partir de radiographies depuis bientôt quatre ans.

Tout a commencé par la réalisation d’un abat-jour à partir des radios d’un accident que son compagnon a eu adolescent. Transformer cette radio du col du fémur cassé et réparé par deux grosses vis en objet d’art lui a permis de tourner la page et au couple d’en garder un souvenir sous forme de clin d’oeil.

Amatrice de squelettes, de planches anatomiques, d’écorchés, elle trouve tout naturellement son inspiration dans cet univers et apprécie cette esthétique proche du corps. L’imagerie médicale est aussi une source d’inspiration pour elle, à travers les motifs, les mouvements répétés et les corps qui se mélangent sans distinction d’origine.

Le modèle Bisou par Anatomik

A travers ses créations, elle tente de donner une touche de poésie à l’imagerie médicale. Le modèle  » Bisous », est le parfait exemple de son style troublant et poétique : « Au départ, les gens voient le squelette, le crâne mais si on le regarde bien, le profil est présent, ça les rend vivants, réels. »

Chaque pièce évoque une histoire : celle des accidents de la vie, celle de notre intimité, une histoire universelle en quelque sorte.

Comme elle l’indique : « C’est un parti pris graphique qui parfois dérange (rapport au corps, à la maladie, à la mort) tout dépend de ce que vous vivez aujourd’ hui dans votre corps, au sein de votre famille etc. mais qui fascine aussi. »

Elle réalise ses abats-jours à partir de radiographies issues de dons de particuliers, de cabinets médicaux, selon des méthodes identiques à celles utilisées pour les abats-jouristes classiques : cercle, carcasse…

Vous pouvez  vous procurer ses créations sur sa page Facebook,  ou IRL sur dans des boutiques où elle expose.

Pour la fin de l’année 2017, elle expose à Antic Shop à Toulouse ( du 1 au 15 décembre), Déballage d’artistes à Haute-île (44) le weekend du 2 et 3 décembre, Mekanoël à Mekano, à Rézzé (44) du 15 au 23 décembre, et à la convention de tatouages Very Sud Ouest de Pau en Avril 2018.

Comptez entre 60 et 500€ et plus selon la pièce. Il est possible de réaliser une création personnalisée à partir de ses propres radios.

Est-ce que vous vous sentez proche du mouvement steampunk à travers vos créations?

 L’univers steampunk est assez fascinant ! Même si j’avoue mal le connaître … je ne veux pas tomber dans les clichés… je dirais donc que, mon truc, c’est le Cabinet de curiosité version « artificialia » et ou « naturalia »  (si j’en crois ton article)

  • Produits [d] Rivets : détourner les objets anciens dans un style cabinet de curiosité.
                                               Phileas Polypus

Phileas Polypus est un créateur Lyonnais qui réalise des luminaires à partir d’objets anciens dans un style plutôt victorien.

Il a commencé à créer il y a six ans chez lui en réalisant une lampe construite à partir d’objets de récupération (vanne de plomberie en laiton, engrenages de boîte de vitesse auto, pied de lit…). De là est venu le déclic…puis une page facebookun site internet et divers stands d’exposition sur des événements comme Japan Touch et Haru à Lyon-Eurexpo, le Hero Festival de Marseille (en fonction de son stock et du nombre de créations disponibles).

Grand fan des anciens objets en rapport avec les télécommunications, de la radio, de l’électricité ou tout autre ayant un rapport avec l’univers scientifique datant de la fin du XIXe et début du XXe siècle, il essaie de restaurer ces pièces ou de leur redonner une seconde vie en leur inventant une nouvelle fonction comme les luminaires mais aussi les objets de décoration.

Phileas trouve sa matière première aux puces du canal à Villeurbanne où il chine pratiquement tous les dimanches matins si le temps le permet. Il déniche d’autres pépites dans les vide-greniers, les brocantes du coin où au hasard de la route lorsqu’il voyage.

Il crée au feeling, selon la pièce de départ ou lors de sa restauration/nettoyage. Dans tous les cas, chaque pièce est unique car il déteste la production en série.

Il s’intéresse surtout au passé des objets utilisés, appréciant les marques laissées par le temps. Souvent, il laisse le dessous des objets en état d’origine, même si nettoyé, afin de lui garder une part de son identité.

Il apprécie de savoir que quelqu’un a fabriqué ces objets, en y laissant son empreinte, tout comme ses différents propriétaires. Les téléphones sont les meilleurs exemples : il imagine les conversations avec ses nouvelles bonnes ou mauvaises, son propriétaire…

Concernant sa technique de création, la grande majorité de ses luminaires est fabriquée sur une base d’objets en bois (anciens téléphones, standards, sonnettes…) avec des pièces vissées, clouées, emboîtées, etc. Sur les bases en métal (transformateurs, etc.), le travail est  variable : il utilise la soudure (à chaud ou à froid), le vissage, ou encore la colle pour certains petites pièces.

Ses pièces s’adressent à ceux qui aiment les objets uniques possédant leur propre histoire, avec leurs défauts dûs au temps, plutôt que les pièces sans âmes réalisées en série en usine.

Ses tarifs varient entre 50 et 200 euros en moyenne selon la pièce. A noter que Phileas crée aussi des éléments pour les cabinets de curiosité aquatiques et organiques.

Sa devise  ?

Polypus mundi es placet luxuriam (alors, ça ne veut strictement rien dire mais je trouve que ça termine bien cet entretien !)

 Est-ce que vous vous sentez proche du mouvement steampunk à travers vos créations?

Je dirais oui et non. Oui dans la mesure où l’on retrouve des points communs : l’époque – victorienne à belle-époque -, les matériaux en laiton, cuivre, bois et surtout l’imaginaire débordant… Et non dans la mesure où je ne tiens absolument pas à me limiter dans un style bien précis (fermé ?) ou des « passages obligés » (les sempiternels engrenages, les couleurs, etc.). Si j’ai envie de créer ou détourner un objet dont le style se rapprochera plus du dieselpunk ou de l’industriel par exemple, je ne me l’interdirai pas, bien au contraire !

  • Ailleurs sur Etsy, Facebook, ou d’autres sites…

D’autres créateurs existent bien sûr, il suffit de chercher un peu sur internet, dans les groupes de vaporistes existant sur facebook ou encore sur la plateforme Etsy. A vous de chercher ce qui vous plaît et correspond le plus à votre intérieur.

Quelques noms en vrac de créateurs français : Lumières recyclées par Jeanphi (Détournement d’objets), Luminantic (Lampes vintages industrielles), Jeandelacitrouille (Lampes en bois recyclé poétiques), Woodstock Factory (détournement de robinetterie pour luminaires et déco), Recyclhome (objets-sculptures détournés en luminaires), Retro Univers (Luminaires à partir de tasses de thé anciennes)…

D’autres créateurs étrangers, principalement des Etats-Unis : UnionHillTradeCo (suspensions multiples indus à balanciers), CustomLightShop (lustres vintages ou réalisés à la main), Machine Age Lamps ( lampes et luminaires à partir de tuyaux et de cadrans de locomotive vintages)

Bricoler soi-même : quelques idées pour faire son propre luminaire à la maison

A partir d’un câble d’installation électrique, d’une ampoule, d’un interrupteur et d’un objet à détourner, vous pouvez réaliser des installations originales. Il suffit d’un peu d’imagination pour transformer un haut-de-forme, une théière, des bocaux en verre ou encore une pile de livres en quelque chose d’unique.

Kit Mason Jar par prêtàcréer.com

Il existe des kits dans le commerce avec le matériel et les étapes pas à pas pour débuter si vous n’êtes pas un pro en électricité. Cherchez par exemple sur le site prêtàcréer.com qui propose des kits avec des mason jars ou des socles en béton plutôt rétro-modernes, ou Falbala-luminaires.com, ou Pinterest (qui propose plusieurs sites avec des kits).

Vous trouverez un exemple de réalisation pas à pas sur le site  de Mademoiselle Blog qui propose une installation de rampe en suspensions imitation tuyaux de plomberie  plutôt simple à réaliser.

Si vous préférez réaliser des luminaires plus élaborés, allez faire un tour sur youtube avec les vidéos de Nikof Maker qui emploie du gros matériel pour réaliser des luminaires indus. à partir d’objets récupérés

Pour se procurer les matériel de base, rendez-vous dans des enseignes de bricolage telles que Leroy Merlin ou Castorama qui proposent maintenant des ampoules rétro à filaments apparent, clin d’œil à Edison. D’autres magasins de décoration comme Gifi ou Centrakor peuvent aussi proposer ce genre de produits. Restez à l’affût !

Lampe Bombing sur superstudio.fr

Enfin, si vous souhaitez valoriser les expériences et rencontrer des gens, recherchez les maker-faire ou les évènements entre vaporistes ou bricoleurs en lien avec l’électricité. Par exemple,  le site https://france.makerfaire.com/ recense les maker-faire de France qui ont lieu en général dans de grandes villes comme Paris, Nantes ou Lille. Vous pourrez y rencontrer des gens pour explorer ensemble votre créativité.

Sinon, il vous reste la possibilité d’organiser vous-même de tels événements avec des vaporistes de votre ville ou des amis. The Darkest Steam, association vaporiste basée autour de Lyon a lancé ses premiers échanges couture et bricolage cette année. N’hésitez pas à les rejoindre !

Cet article est collaboratif et n’a pas pour prétention d’être exhaustif. Si vous souhaitez partager vos bonnes adresses en matière de luminaires ou des tutoriels, n’hésitez pas à le faire en ajoutant un commentaire sur le site internet ou dans le groupe Facebook de French-Steampunk.

Vaporeusement vôtre,

Miss Chatterton