« ‘They Are Billions‘ est un jeu de stratégie se déroulant dans un futur lointain, dans lequel vous bâtissez et gérez des colonies humaines après qu’une apocalypse zombie ait presque entièrement détruit l’espèce humaine. Il ne reste plus que quelques milliers d’humains en vie luttant pour survivre face à la menace d’infection. Des milliards d’infectés rôdent en horde à travers le monde à la recherche des dernières colonies de survivants humains. »
Voilà une présentation simple et claire de ce jeu actuellement en Early Access (accès anticipé). Peut-être trop simple par rapport à la complexité de ce nouveau STR (jeu de stratégie en temps réel). En effet, sur le papier rien ne semble différer des autres jeux du genre : construire une ville, gérer des ressources, produire des unités militaires et s’étendre, encore et toujours plus. Ce que nous propose StraCraft ou Age of Empires pour ne citer qu’eux…
Mais est-ce ici vraiment le cas ?
Et bien non… La particularité de ce jeu vient, entre autre, du fait que l’on est la « seule puissance » sur la carte. Tout seul face à des ennemis bien plus dangereux qu’on ne pourrait le croire…et en prime potentiellement déjà dans vos rangs.
Comme le disait si bien Lao-Tseu : « L’échec est le fondement de la réussite. »
Et autant vous prévenir tout de suite : des échecs, il y en aura…
« They Are Billions » nous impose, de par son type de jeu, une expérience très lente dans laquelle la première heure n’est que très rarement, pour ne pas dire jamais, assurée sans échecs. Soyons même plus précis : les dix premières heures de jeu vous apprendront, à force d’erreurs et d’oublis, à fortifier votre base, vous étendre sans être trop gourmand, et former une armée suffisamment résistante et bien dispatchée.
Le jeu se dévoile alors petit à petit, à grands coups de hordes de zombies. Et il y en a littéralement de tous les côtés, par « grosses vagues » successives. Régulièrement une horde débarque et se jette sur vos murs (si vous en avez), ne vous laissant que peu de répit.
Il est possible de résister, bien évidemment, mais une nuée vaincue n’appelle jamais qu’une future horde bien plus large encore.
En même temps nous sommes prévenus dès le titre : ce ne sont pas deux ou trois morts-vivants lents et faméliques qui vont venir piétiner vos parterres de fleurs… C’est tout le contraire : ils sont nombreux, très nombreux ! Ce monde post-apocalyptique est infesté de créatures infectées. Elles rôdent, sentent et écoutent. Chacune d’entre elles possède sa propre Intelligence Artificielle. Faîtes du bruit et elles viendront. Tuez-en quelques-unes pour accéder à une zone de ressources et elles débarqueront par milliers pour venir « enquêter ».
Le jeu est donc clairement très punitif… La moindre erreur ou le plus petit moment d’inattention et vous verrez la moitié de votre colonie à feu et à sang. Votre évolution devra être constante pour pouvoir réguler les groupes de zombies qui déferlent.
Et ceci est un des gros points forts de « They Are Billions », mis en avant par les développeurs : le jeu est capable d’afficher des milliers de zombies en simultané à l’écran. De plus ils ne sont pas tous identiques. Certains sont plus rapides, d’autres plus massifs, et une large part porte en elle une maladie infectieuse. Si une seule de ces créatures parvient à s’introduire dans l’un de vos bâtiments, tous les colons et travailleurs se trouvant à l’intérieur seront contaminés.
Et la réaction en chaîne devient alors exponentielle et bien souvent impossible à arrêter…
Et le Steampunk dans tout ça ?
Servi à toutes les sauces, l’univers Steampunk reste flou dans bien des domaines.
Et ce jeu n’échappe pas à la règle… Certains puritains n’y verront aucune réelle mention de cet univers, alors que d’autres en feront les plus grands éloges. Chacun est donc libre de voir ce qu’il souhaite.
Si à mon sens le titre « They Are Billions » se trouve sur toutes les plateformes, sites et blogs consacrés au gaming accolé au mot « steampunk », autant le voir ainsi et chercher à le comprendre.
Nous sommes ici clairement dans le plus basique, la source même de l’imaginaire populaire : l’ère victorienne. Bien sûr il y a des zombies, des robots, de nombreux morceaux de technologie et d’armements anachroniques, mais le jeu se veut tout de même fidèle à l’apparence et aux attitudes de l’Angleterre victorienne. Avec comme chef de file le colonialisme, qui reste le but premier à atteindre.
Le « Steampunk Victorien » est donc clairement le choix fait par les artistes, qui proposent des graphismes travaillés, le tout en ultra haute définition. L’esthétique est soignée, avec la création d’un certain nombre de « pièces d’art » : de beaux bâtiments avec leurs propres animations, des dizaines d’unités et des centaines d’actifs environnementaux.
Un jeu pour toutes et tous ?
Clairement « They Are Billions » ne pourra pas plaire à tout le monde.
C’est compliqué, c’est long, et en prime on ne peut pas sauvegarder… La moindre erreur, et retour à la case départ. La patience est de mise, chose pouvant être difficile à supporter pour bon nombre de gamers peu habitués à évoluer dans un tel univers.
C’est une nouvelle manière de jouer un STR, basée sur le compromis et la vigilance.
On en ressort généralement stressé, souvent frustré, mais grandement satisfait en cas de victoire !
A voir maintenant comment le studio Numantian Games va faire évoluer son concept. L’Early Access ne propose pour le moment qu’un mode survie, mais un mode campagne semble être annoncé pour le printemps à venir. Peut-être l’occasion d’avoir un tout autre regard sur ce jeu ?
[Article écrit par Nahjkael, pour « French Steampunk »]