Par paresse, beaucoup ont collé à Vernian Process l’étiquette « musique steampunk ». Alors que, bon, soyons clairs, il n’y a pas de « musique steampunk ». Tout au plus une bonne grosse poignée d’artistes qui se réclament de l’esthétique et des thèmes portés par le genre littéraire. Et oui, bien sûr, Vernian Process est de ceux-là. Il ne s’en est jamais caché. Mais musicalement, « Behold the machine » est bien plus complexe à cerner. Il mêle habilement rock gothique, electro dark, rock progressif, musique électronique, neo classique et légères touches jazz et rock. Comprenez que l’ambiance générale est volontiers sombre, l’interprétation théâtrale et les développements labyrinthiques. « Behold the machine » est le dernier album en date du projet, paru en 2010 et présentant la quintessence de son art. Avec le recul, pas si dommage que Vernian Process ait disparu après ça, ou presque (quelques singles, mais pas d’album en vue) ; aurait-il pu faire mieux ? Certains qualifient le style ici présent d’avant-garde, et je dois avouer que ce n’est pas erroné. Ce concept album (forcément) n’est pas à la portée de toutes les oreilles, et il faudra aimer voyager à travers le temps et l’espace pour l’apprécier à sa juste valeur. Et aussi prendre le temps de le découvrir et le redécouvrir pour en apprécier toutes les subtilités, car il n’en manque pas. Bien sûr, même à l’époque, on aurait pu lui reprocher d’utiliser des ficelles sonores un peu datées ici et là, mais bon, ça reste raccord avec l’ensemble, rien ne me choque. On retrouve quelques riffs plus musclés disséminés avec parcimonie, mais rien qui ne fera fuir les réfractaires au metal ; on en est encore bien loin. Voici donc un album certes copieux (une heure de musique), mais qui saura satisfaire autant visuellement que musicalement les puristes.