Vous aimez les point and click, les pixels, les univers narrativement bien construits ?
Vous êtes à l’aise avec l’anglais ? Prenez votre Switch et plongez dans une Lamplight City et son ambiance steampunk immersive aussi bien visuellement que musicalement.
Embarquez dans un univers pixelisé…
Sorti en 2018 et développé par le studio américain Grundislav Games, ce jeu est inspiré par
les univers littéraires d’Edgar Allan Poe et Charles Dickens, mais aussi de Blade Runner pour le cinéma et
Dishonnored pour les jeux vidéo.
La trame de Lamplight City se déroule dans un monde steampunk alternatif, dans une Amérique du Nord sous influence victorienne. Dans la ville industrielle de New Bretagne, vous incarnez Miles Fordham, un détective privé qui enquête sur la mort mystérieuse de son acolyte Bill Leger. Sous la houlette d’une assistante de police, vous enchaînez différentes enquêtes criminelles pour tenter de découvrir qui est réellement « The Justice Killer ». Les décors, imaginés par Francisco González, sont travaillés au pixel près, ce qui rend le jeu tout à fait charmant avec des dirigeables, des fiacres et de la vapeur.
… À la facture sonore de premier choix
Que serait un jeu immersif sans musique ? Les compositions de Lamplight City sont signées
par Mark Benis (à écouter sur Spotify). Le mystère est ce qui les caractérise le plus. Une « gloomy music » qui utilise des notes répétées dans l’aigu, une alternance entre mode majeur et mineur, des accords diminués, augmentés et des chromatismes. Le piano occupe une place majeure dans l’OST du jeu. Les voix, les cuivres, les cordes et l’orchestre sont des références aux styles de musique en vogue à l’époque victorienne (1830-1880) :
- Les chœurs et les chorales d’églises occupaient une place non négligeable au point de devenir une véritable tradition :
« Au début du XIXe siècle, seuls le Lancashire et le Yorkshire avaient une forte tradition chorale. Elle s’étendit au cours du siècle à toutes les régions d’Angleterre. »
Mark Benis utilise le chœur dans un arrangement de Down Among The Dead Man, référence directe à la chanson à boire éponyme d’Henry Purcell, très influente sous le règne de la Reine Victoria.
Nous pouvons citer d’autres références du même genre comme My Soul Doth Magnify The Lord de Thomas Walmisley. - Les fanfares sont mises à l’honneur dans la pièce University of New Bretagne, un phénomène alors en plein essor en Angleterre.
« Les fanfares, qui devinrent très populaires dans les années 1850, étaient beaucoup plus ancrées dans la classe ouvrière et étaient réservées aux hommes. » - Enfin, les cordes sont mises à l’honneur dans le célèbre Prélude en sol mineur opus 23, n°5 de Sergueï Rachmaninov initialement conçu pour piano. Écrite en 1901, l’œuvre n’était pas connue sous l’époque victorienne mais l’anachronisme ne fait-il pas partie intégrante du Steampunk ?
Outre la musique victorienne et la musique classique, les inspirations de Mark Benis sont foisonnantes. « Lamplight City a été l’un de mes projets préférés à écrire, car j’ai pu m’inspirer de ma passion pour les bandes originales de films anciens. » nous confie-t-il.
Lamplight City, un jeu vidéo à découvrir absolument. Alors, à vos joycons et ouvrez grand les oreilles !
Pour en savoir plus sur la musique victorienne, nous vous recommandons l’article « La musique à l’époque victorienne : contraste création/pratique » de Joëlle Cros explique très bien les tendances musicales (chœurs, chorales, cordes, orchestres, fanfares) de l’époque victorienne.