Mickey Mouse à la sauce Steampunk
Rien de bien nouveau de ce côté-là…
Il vous suffit de lancer une simple petite recherche sur le net pour trouver figurines, badges, cartes ou encore peluches à l’effigie de la plus connue des souris, et le tout en mode alternatif. De plus ou moins bon goût avouons-le… Faire découvrir l’univers Steampunk aux plus jeunes semble se cantonner à proposer un chapeau haut de forme assorti de deux trois rouages bien placés et hop !
Mais une oeuvre complète au « graphisme steampunk » sous la marque Disney, ça ne court pas les rues. Une première même il faut bien le dire…
Une histoire en demi-teinte
Disney oblige, on pourrait croire que la trame de fond ravira plutôt les plus jeunes :
Et pourtant, la mentalité des personnages diffère radicalement des autres albums. Les auteurs s’approprient totalement l’univers au point d’en bousculer les codes, établis de longue date.
Du coup c’est surprenant au début mais la surprise est agréable. On sent que l’histoire va être palpitante, et réfléchie.
Ce qui peut être clairement déconcertant pour les fans… Car au final ne nous leurrons pas : on aurait pu mettre n’importe quels personnages à la place de Mickey et de ses amis, ça n’aurait absolument rien changé. En effet, s’ils ont bien leurs traits « physiques », ça s’arrête là. Finalement on pourrait presque croire que nous avons à faire à Nathan Drake et sa bande tant on ne conserve rien de la nature des personnages originaux.
Mais au moins Camboni et Filippi ont le mérite de donner aux personnages de la famille Mickey un sacré souffle ! On n’est clairement plus dans ligne historico-logique de Disney aimablement revisitée.
Un graphisme éblouissant
Car si une chose peut être retenue de ce nouvel opus, c’est la beauté du dessin.
Cette aventure pleine d’aéronefs, d’inventions géniales et de biologie perturbée est magnifiée par un dessin proche de la perfection.
Silvio Camboni donne le ton : le dessinateur s’attarde énormément sur les paysages, et crée une ambiance vraiment propre à l’album. Les pleines pages sont nombreuses et nous permettent de savourer le talent de l’artiste. On voyage d’un lac enneigé à une jungle suspendue en passant par une ville aux inspirations « steampunk » en pleine ébullition. Et à chaque fois c’est beau, coloré et bourré de détails.
Le tout pouvant tout de même donner parfois une impression un peu trop envahissante, face à des personnages que l’on a du mal à voir dans de pareils décors.
Un ensemble plutôt déséquilibré
Le scénario de Denis-Pierre Filippi, lui, se laisse suivre sans déplaisir, mais n’atteindra pas le niveau d’exception du dessin. La narration est un peu déséquilibrée : à dix pages de la fin, on ne voit toujours pas la conclusion poindre le bout de son nez, et on commence à se demander si on ne s’est pas lancés dans le tome 1 d’une grande fresque. Mais non, ladite conclusion sera expédiée en quelques pages, et l’on reste un peu surpris par l’envergure modeste de l’histoire.
On a l’impression que les auteurs se restreignent, se forcent à faire court.
Et un dernier grief, que l’on ne peut par contre pas imputer aux artistes : la première édition est un condensé de fautes (de frappe, d’orthographe, de mise en page…de tout) !
A se demander si l’éditeur Glénat prend le temps d’une relecture… Si l’oeuvre vous intéresse, vérifiez donc bien l’édition que vous achetez !
[Article écrit par Nahjkael, pour « French Steampunk »]