Princesse Sara – Tome 15 : La Voie des Arts : la fin d’un conte moderne

Un dernier chapitre très attendu

Après quinze tomes et plus de quinze ans d’aventures, Princesse Sara s’offre une conclusion à la hauteur de son héroïne. Dans La Voie des Arts (aux Éditions Soleil), le monde se prépare à la guerre. Sara, devenue diplomate, tente une dernière fois d’imposer une vision pacifiste. Mais les tensions montent, et ses idéaux seront mis à rude épreuve. En toile de fond, les liens entre Sara, James et Lavinia trouvent enfin leur résolution.

Même sans avoir suivi toute la saga, ce dernier tome donne envie de replonger dans les débuts de cette relecture steampunk du roman de Frances Hodgson Burnett. L’univers est dense, élégant, et les personnages ont évolué avec cohérence au fil des ans.

Une héroïne forte et inspirante

Audrey Alwett l’explique dans le dossier de presse : elle voulait rendre justice aux héroïnes littéraires d’autrefois, souvent contraintes au silence ou à la passivité. Sa Sara, elle, agit, choisit et apprend de ses erreurs. Dans ce tome, la jeune femme se bat pour ses convictions sans renier sa sensibilité. Ce n’est plus l’orpheline maltraitée du début, mais une femme engagée, libre et lucide.

Cette évolution, sensible et progressive, est sans doute l’une des forces de la série. Même pour un lecteur qui découvre la saga sur le tard, la dimension humaine de Sara frappe immédiatement.

Le trait lumineux de Nora Moretti

Côté dessin, Nora Moretti continue d’offrir des planches d’une grande finesse. Son style, à la fois délicat et expressif, donne du souffle à cette conclusion. Les costumes, les décors d’époque et les détails mécaniques sont toujours aussi soignés. Moretti parvient à équilibrer émotion et dynamisme, donnant à chaque planche une chaleur visuelle qui accompagne parfaitement le ton du récit.

Une série féministe avant l’heure

Sans jamais tomber dans le discours, Princesse Sara a toujours défendu une vision inclusive et féministe. Dans ses réponses, Audrey Alwett évoque la volonté de “réhabiliter le personnage de la petite fille modèle”, de montrer que la douceur n’exclut ni la force ni la volonté. Cette approche, ancrée dans la littérature du XIXe siècle mais résolument moderne, donne à la série un charme unique.

Une fin qui ouvre des portes

Audrey Alwett et Nora Moretti laissent entendre qu’il n’est pas impossible de revoir un jour Sara ou ses amis dans d’autres aventures, peut-être à travers des récits parallèles ou spéciaux. En attendant, La Voie des Arts referme avec élégance un cycle marqué par l’amitié, la résilience et l’espoir.

Conclusion

Avec Princesse Sara – Tome 15 : La Voie des Arts, Audrey Alwett et Nora Moretti concluent une aventure littéraire et humaine qui aura marqué toute une génération de lecteurs. Ce dernier album, à la fois poétique et lucide, rappelle que la bienveillance peut être une forme de courage.
Et pour ceux qui découvrent seulement la série : impossible de ne pas vouloir revenir au début pour voir comment tout a commencé.