Bien caché parmi les nombreuses pages du Carnet de Notes que Léonard de Vinci à composées au XVème Siècle, parmi les machines volantes, les tenues de plongée, et les tanks blindés, on peut découvrir un instrument de musique étrange, un mélange entre un clavecin et un violoncelle. L’esprit universel de la Renaissance Italienne a nommé cet instrument bizarre la Viola Organista. Avec cet instrument, l’idée était de mettre en relation l’action des mains sur un clavier avec le son continu d’un instrument à corde frottées, mais parmi les dizaines d’idées qui lui ont traversé l’esprit, l’artiste et inventeur n’a jamais poussé l’expérience plus loin que la simple esquisse. Il aura fallu attendre près de 100 ans pour qu’un organiste de Nuremberg invente le premier clavier à cordes frappées fonctionnel, et nombreux seront ceux qui tenteront de donner vie à cet instrument, avec plus ou moins de succès.
C’est ainsi qu’après 5000 heures de travail sur 3 ans, et grâce à un investissement de 10000$, le pianiste polonais Slawomir Zubrzycki a dévoilé sa propre version de la Viola Organista. L’instrument est non seulement splendide, mais il est pleinement fonctionnel et Zubrzycki en a fait la première démonstration publique au cours du 5ème International Royal Krakow Piano Festival en 2013. La vidéo présente les sons émis par cet instrument étrange.
Le fond est en épicéa recouvert de dorure, au dessus duquel sont alignées 61 cordes brillantes, pareil à un petit piano à queue. Chacune des cordes est connectée à un clavier complet dont les touches noires produisent des notes sèches et nettes. Mais à la différence d’un piano, il ne dispose d’aucun marteau recouvert de feutre servant traditionnellement à frapper les cordes. A la place, on trouve 4 roues tournantes entourées de crins de chevaux, comme les archets de violons. Pour les faire tourner, Zubrzycki appuie sur une pédale sous le clavier actionnant un vilebrequin.
Il suffit d’appuyer sur une touche pour que les cordes viennent se frotter contre les roues à crin de cheval ce qui produit un son riche et rond, semblable au son du violoncelle ou au son d’un orgue ou même d’un accordéon. Même si Léonard de Vinci en a rêvé, il n’a, à priori, jamais entendu les sons produits par l’instrument qu’il a inventé, ni même aucun de ses contemporains.