Anthelme Hauchecorne : interview exclusive

Suite à la lecture du roman « Journal d’un Marchand de rêves« , l’équipage French Steampunk a émis deux avis très différents, mais pas indifférents. Nous vous proposons d’en savoir un peu plus sur son auteur, à qui nous avons posé quelques questions.

Anthelme Hauchecorne figure parmi les inclassables. Remarqué pour ses nouvelles (son recueil Punk’s not dead, lauréat du prix Masterton 2014) comme pour ses romans (Âmes de verre, Le Carnaval aux corbeaux, salués par la critique), l’auteur se décline dans plusieurs genres. Ses univers touchent au fantastique, au policier, au steampunk.

Anthelme Hauchecorne insuffle sa « marque de fabrique » à chaque histoire : des personnages baroques, des dialogues ciselés et un suspense implacable. Ses livres évoquent des pièges habiles. Ils se referment sur les lecteurs et ne les lâchent qu’à la toute dernière page.


L’interview steampunk d’Anthelme Hauchecorne c’est le #GiveMeFive et c’est une exclusivité pour French-steampunk.fr !

1/ Si tu étais une dystopie : contre quoi te révolterais-tu ?

Contre l’apathie. Quoi qu’en pensent certains, nous vivons une époque riche en possibilités.

L’informatique, Internet mettent à notre portée des outils de création inimaginables il y a deux décennies. Avec un peu de persévérance, chacun peut apprendre en ligne, s’approprier des techniques, s’exprimer, voire exceller dans son domaine en y mettant ce qu’il faut de sueur. Les arts, le DIY sont de bons moyens (parmi d’autres) de nous arracher à ce cocon de passivité où le consumérisme nous enferme. Je crois fermement que nous sommes riches non de ce que nous possédons, mais de ce que nous produisons de nos mains.

2/ Si tu étais une uchronie : à quelle époque vivrais-tu, avec quelle technologie ?

La Belle Époque, sans hésiter. Je lui trouve des parentés avec la nôtre. Un mélange délétère, entre ivresse de l’apogée et vertige du gouffre. J’y ressens le même espoir enfantin envers la Science, l’espoir que tout est possible, que tous nos problèmes seraient solubles dans le progrès technique. Et parallèlement à cette fantastique poussée des connaissances, des tensions réactionnaires, de l’obscurantisme (de tous côtés).

On est parfois saisi d’angoisse quand on observe, côte à côte, la capacité de l’Homme à inventer, et son incapacité à se réinventer Lui-même. Bref, j’aime la Belle Époque parce que j’y vois notre grande sœur, un miroir tendu vers nous.

3/ Si tu étais une féerie : quel pouvoir magique aimerais-tu avoir ?

J’aimerais fabriquer une poudre qui guérisse de la cruauté et j’en voudrais plusieurs tonnes.

4/ Présente-nous ton avatar steampunk ?

Je souhaiterais être Marvin, l’androïde dépressif du Guide du voyageur galactique de Douglas Adams, dans sa version équipée du très prisé fusil « à point de vue partagé de force »

Le monde ne se porterait pas plus mal, si ses habitants y échangeaient plus de mots et moins de balles.

5/ Quel personnage de fiction aurais-tu aimé créer ?

Lord Cockswain, de Greg Broadmore. J’adore ce personnage, et toute la satire du colonialisme attachée à ses énormes favoris.

Crédit photo : Galaxy Geek

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Président et co-fondateur de l'association French Steampunk