Résumé :
Abraham Lincoln, 16e président des Etats-Unis d’Amérique est connu pour avoir sauvé l’Union et libéré des millions d’esclaves des chaînes de l’oppression, mais son combat contre les vampires est resté dans l’ombre jusqu’à ce que Grahame-Smith mette la main sur son journal secret.
Il est la première personne à avoir posé ses yeux sur ce journal depuis plus de 140 ans. A l’aide des notes du président défunt, l’auteur écrit une grande biographie, reconstruisant la vraie vie du plus grand leader américain, révélant aussi l’histoire secrète de la Guerre civile et le rôle des vampires aux Etats-Unis.
D’Abraham Lincoln nous savons tous ce qu’il en est, de son combat contre l’esclavage à son assassinat, toute une histoire, parfois teintée de mythologie qui nous est familière.
Et pourtant nous ne savions rien.
Avec son roman, Seth Grahame-Smith déboulonne la légende, restitue la vérité derrière les faits. Nous sommes en présence d’une variante uchronique, celle de l’histoire secrète. À nous les révélations ! Ici point de templiers ou de sombres complots, pas d’opus dei ou de troisième tireur, parce que l’histoire secrète qui nous est ici racontée est celle de la présence des vampires aux États-Unis et le combat impitoyable que Lincoln mena contre eux durant son existence.
Le roman prend la forme d’une biographie, basée sur de mystérieux documents communiqués à l’auteur par un étrange informateur, qui souhaite que la vérité soit enfin sue.
Pour le lecteur non anglo-saxon, ou pour celui qui ne connaît pas la biographie de Lincoln, le récit perd un peu en saveur. En effet, nous suivons toute son histoire, de sa naissance à son émancipation et de sa vie aventureuse à son accession à la magistrature suprême… Pour finir par son assassinat. Autant d’étapes qui donnent parfois l’impression diffuse de ne pas nous concerner, tout simplement parce que la culture qu’il agite n’est pas la nôtre. Le livre étant, par son sujet même, foncièrement américain.
Mais, heureusement, il y a les vampires. Parce que le Sud des États-Unis est un formidable terrain de chasse pour eux. Qui va s’inquiéter de la disparition d’un nègre ? Quelles familles va refuser l’appui politique et financier des vampires ? Pour eux, les choses se déroulent pour le mieux. Ils ont un cheptel d’humains, ils ont le pouvoir. Et ils ne veulent pas entendre parler d’abolitionnisme.
Seth Grahame-Smith avait détourné Orgueil et préjugés, maltraitant comme jamais l’œuvre de Jane Austen. Il réserve ici le même traitement à l’histoire américaine. Préparez-vous alors : les Sudistes ne sont pas seulement des méchants, ils sont diaboliquement méchants ! Le livre est finalement plus réussi qu’Orgueil et préjugés et zombies, peut-être parce que le personnage s’avère plus attachant et que l’atmosphère tend moins vers la pantalonnade généralisée. Sans être une réussite absolue, le roman permet de passer un moment agréable, entre frisson de rigueur et action décomplexée.