Résumé :
1893. Victoria règne sur un empire aux dimensions du monde. Le savant Percival Lowell clame l’existence de canaux artificiels à la surface de Mars. Expédiés sur la planète rouge par une machine à explorer le temps passablement rétive, Edward et la charmante Amelia, citoyens de Sa Majesté, y découvrent stupéfaits les préparatifs d’une invasion de grande ampleur visant la Terre. La guerre des mondes est imminente… Les deux jeunes gens parviendront-ils à regagner l’Angleterre pour déjouer les plans des sinistres envahisseurs ? Sauront-ils découvrir le point faible des tripodes, les terribles machines de guerre martiennes ? Edward pourra-t-il enfin avouer ses nobles sentiments à l’élue de son coeur ? Et que fait donc H. G. Wells himself, terré dans la végétation rouge des bords de la Tamise ?
Roman steampunk avant l’heure, annonçant Les voies d’Anubis de Tim Powers, La Machine à explorer l’Espace rend un hommage brillant et délicieusement irrévérencieux aux chefs-d’œuvre de H. G. Wells.
L’avis de El Lice :
Prenez « La Guerre des Mondes » et « La Machine à explorer le Temps » avec un soupçon de « Les premiers hommes dans la Lune » de H.G. Wells, ajoutez ce dernier dans les acteurs de ce roman et secouez le tout. Servi avec une bonne dose d’humour et un délicieux goût de l’écriture désuète de science-fiction telle qu’elle se rédigeait t au XIXe siècle et vous allez passer quelques heures bien agréables avec nos héros Edward et Amélia qui, au fil des circonstances, vont laisser de côté leurs convenances très british (« voyons Edward, vous n’y pensez point ! ») et les courbettes et approches dignes de l’époque pour que naisse leur histoire d’amour sans pour autant oublier de se vouvoyer comme les bonnes manières le veulent.
L’invention de Sir William, une machine à explorer le temps, dépasse celle de Wells (dans ses romans) en ce qu’elle peut aussi voyager dans l’espace si l’on fait une fausse manœuvre. Ainsi Ed et Amélia se trouvent-ils propulsés sur Mars où la caste des monstres s’apprête à envahir la Terre. Bien malgré eux, nos deux terriens vont y prendre part et tout faire pour contrer l’attaque des monstres. Comme chez Wells et dans le film de Spielberg, les martiens non humains (vous comprendrez qu’il y a plusieurs castes en lisant le roman) se repaissent de sang d’abord animal, puis martien et comme il n’y a plus assez de martien, ils vont chercher leur nourriture sur Terre…. Mais ils auraient bien fait de s’abstenir.
Je n’en dis pas plus. Les ingrédients sont variés : vampirisme, invasion cosmique, paradoxes temporels et la coloration vintage en plus !
Vous allez me prendre une fois de plus pour un pointilleux mais, comme dans de nombreux romans de SF ou autres, on ne se préoccupe pas du pratique : comment font nos héros pour se nourrir et aller aux toilettes dans l’espace exigu d’un « obus » qui voyage deux mois dans l’espace ???? A mon avis, les belles convenances doivent en prendre un coup ou alors ils ont une capacité à se retenir que plus d’un explorateur doit leur envier. De même ils remarquent la puanteur des aliments qui pourrissent mais pas la leur qui sans doute ne doit pas sentir le Chanel 5 ! Il y a aussi les côtés peu scientifiques (mais n’est-ce pas une fantaisie ?) de l’auteur : le jour martien est quasi pareil à celui de la Terre (ceci a été écrit en 1976), le voyage vers la terre qui prend peu de temps (à bord d’un obus !), la mauvaise traduction de « faux amis » de la langue de Shakespeare : « eventually » ne veut pas dire « éventuellement » et l’humour (involontaire ?) dans des réparties comme : « la fumée industrielle lui donna envie de revoir Londres ».
Priest, encore, avait déjà inventé le tazer (paralyseur électrique) en décrivant le fouet qu’utilisent les martiens pour immobiliser les récalcitrants. Aussi, dans ce roman, on comprend enfin comment H.G. Wells a écrit les siens…. bien avant la date … enfin bien après …. enfin, c’est compliqué mais vous comprendrez, c’est le principal ! Jouissif malgré quelques niaiseries (peut-être intentionnelles, cela dit !). La couverture concoctée par notre ami Philippe Caza est délicieuse !
El Jice
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