WillyBlix : L’Alchimiste des Sons et des Métaux
Dans les coulisses des Beaux-Arts de Tours, un artiste singulier émerge, répondant au nom de Willy Rousseau, plus connu sous le pseudonyme de WillyBlix. Son parcours est une symphonie créative qui commence sur les planches du spectacle vivant, où il déploie ses talents en tant qu’artiste plasticien et performer. À la barre de la Compagnie « MUTATION URBAINE » de 2000 à 2008, WillyBlix orchestre des performances et des spectacles qui évoquent l’esthétisme du cinéma d’anticipation et les vibrations enivrantes de la musique expérimentale.
Armé de cette expérience collective, l’artiste se lance en solo, façonnant des performances sonores avec des instruments hybrides aussi énigmatiques que captivants : «M.O.P», «MANTIS Soothsayer» et «ÉLECTRO-AIMANTS».
Mais l’art de WillyBlix ne se limite pas aux sons et aux lumières. En parallèle, il modèle le métal pour donner naissance à des sculptures et des automates contemporains. Ces créations éblouissent le public des expositions, s’invitent dans les salles des ventes d’art et prennent vie lors d’événements d’exception.
Au cœur de son univers artistique, WillyBlix puise son inspiration dans les méandres de l’Art Nouveau, les expérimentations sonores, les automates d’un 18e siècle révolu, et les intrications complexes de la bio-mécanique voir du steampunk. Une exploration enivrante où la créativité rencontre l’avant-garde, où le passé et le futur dansent en harmonie sur la scène de l’art contemporain.
Interview :
FSP – Votre travail est un véritable mélange de différentes influences. Comment décririez-vous votre style artistique ?
WillyBlix – Mes influences sont riches et variées car étant très curieux de nature, je trouve toujours qu’il y a quelque chose d’intéressant dans tous les styles et supports artistiques à exploiter, détourner, interpréter. Assez jeune, je me suis passionné par l’art mécanique et les automates. C’est dans le spectacle vivant que j’ai pu mettre en pratique cette idée de mouvement en réalisant des machines de spectacles de manière totalement autodidacte. Au-delà des Arts Plastiques, les différents courants artistiques musicaux ont toujours eu une place majeure dans mes inspirations. La musique est vraiment indissociable de l’Art Plastique. Je n’ai jamais cherché à définir un style artistique, mais j’aime beaucoup l’idée d’Art Total. C’est pourquoi mes plus grandes influences musicales depuis plus de 30 ans sont les Béruriers Noirs et Einsturzende Neubauten.
FSP – Vous faites partie du réseau international du Naïa Museum à Rochefort-en-Terre. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette expérience et sur la façon dont cela a influencé votre travail ?
WillyBlix – J’ai intégré le réseau international du Naïa Muséum il y a 6 ans. J’avais une pause en terme de visibilité depuis des années, puis un jour j’ai refait un automate « Oiseau » que Patrice Pit Hubert et Manu Van H, les dirigeants de Naîa, sont venus chercher chez moi pour l’exposer au Naïa. Ils ont vendu rapidement cet automate, qui est parti en Pologne. Le Naïa m’a offert de nouveau une visibilité artistique et de merveilleux échanges humains, cela m’a vraiment motivé à continuer mes projets artistiques et à reprendre les performances sonores. Les artistes du Naîa ont se point commun d’être passionnés par l’art Fantastique, donc nos influences se recoupent et s’enrichissent naturellement. Je dirais que l’on es tous complémentaire, artistiquement et techniquement. Entre sculpteurs, on se conseille, on s’entre aide…on peut même dévoiler quelques petits secrets de fabrique dans la mesure où l’on se sent en confiance avec l’artiste et que l’on apprécie la qualité de son travail. C’est ce type d’échanges qui m’intéressent lorsque je visite les ateliers de mes ami(e)s artistes.
FSP – Parlons un peu de votre projet actuel, la performance intitulée « ÉLECTRO-AIMANTS ». Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
WillyBlix – Le projet « ÉLECTRO-AIMANT » est né en plein début du covid et de toutes les contraintes qui nous étaient imposées. J’étais par chance posé dans un atelier idéal en plein milieu de la forêt et disposant de beaucoup de matériaux. J’ai donc pris la décision de travailler pendant un an sur un nouveau projet d’ »Art Total » qui réunirait tout ce que j’aime : mécanique, musique expérimentale, esthétique, automate, art nouveau… Me voilà donc embarqué dans la réalisation du tambour mécanique et de la MétaBass. Depuis 3 ans, je continue d’améliorer la musicalité et la mécanique du projet. J’ai fais plusieurs dates de prestations dans des festivals, des expositions /performances. Aujourd’hui je travaille d’avantage sur la recherche sonore et la composition avec des textes poétiques que je souhaite mettre en musique. Je me projette sur des résidences artistiques en 2024 pour mieux travailler le son et m’entourer d’ingénieur du son pour cela.
FSP – Quels sont vos projets futurs après la réalisation de « ÉLECTRO-AIMANTS » ?
WillyBlix – Je ne souhaite pas tout de suite proposer un autre projet, mais plutôt continuer à enrichir celui-ci avec la création de petites machines à musique qui viendraient agrémenter un nouveau texte, une nouvelle composition. Quelques-unes d’entre elles sont déjà dessinées et pensées techniquement. Étant en autoproduction sur les moyens financiers pour pouvoir les réaliser, il faut souvent un peu de patience pour qu’elles voient le jour. Pour 2024, je suis essentiellement concentré sur mes recherches de résidences pour continuer de travailler le live sur la base existante (son et lumière). Je suis aujourd’hui accompagné par une petite boîte de diffusion Collectif Vinga Va, qui m’apporte son aide à la création et à la diffusion. Je souhaite jouer davantage avec « ÉLECTRO-AIMANT » à partir de 2025.